Rendez-vous à l’hôpital : Claire Petit & Sandra Langlois, la poésie d'un duo, clown et violon
- Natacha Sibellas

- 16 sept.
- 4 min de lecture

✨ J’ai été profondément touchée par ma rencontre avec Claire Petit et Sandra Langlois. Une belle rencontre, de celles qui rappellent que nous sommes tous, un jour ou l’autre, concernés par l’hôpital.
Leur intervention, mêlant poésie et musique, apporte un souffle de bonheur et de respiration dans des moments fragiles qui nous aident à nous battre et à continuer.
Alors si un don, même modeste, permet d’offrir un rendez-vous de plus à un enfant, à une famille, à un service hospitalier… ✨
Rendez-vous à l’hôpital : la poésie d’un duo, clown et violon
Depuis 2017, la compagnie Entre eux deux rives sillonne les couloirs d’hôpitaux avec un projet atypique : Rendez-vous, sonate poétique pour clown et violon. Dans un lieu marqué par l’attente, la douleur et l’inquiétude, deux artistes ouvrent une fenêtre d’imaginaire, faite de musique, de théâtre d’ombres et d’improvisations. Une respiration offerte aux enfants, à leurs familles et aux soignants.
Claire Petit est comédienne, Sandra Langlois est musicienne : toutes deux professionnelles, elles revendiquent leur métier d’artistes comme une nécessité pour donner à ces rendez-vous toute leur force.Leur démarche, soutenue au départ par le dispositif Culture et Santé, cherche aujourd’hui à s’ancrer durablement pour continuer à accompagner ces moments sensibles.
Une envie née d’une rencontre entre art et soin
À l’origine, la comédienne Claire Petit porte le projet. Issue d’une famille de soignants, elle a toujours été fascinée par le travail des clowns hospitaliers. En 2017, elle monte cette aventure avec une violoniste, avant d’être rejointe en 2020 par Sandra Langlois, violoniste et chanteuse. « Quand Claire m’a appelée, je venais de sortir de la maternité. Mon fils était passé par la néonat, et nous avions bénéficié de ce type de présence. Ça me paraissait naturel de donner à mon tour », confie-t-elle.
Une première invitation, puis un protocole respectueux
C’est Fabrice Rose, alors responsable culturel des Hôpitaux Cœur du Bourbonnais, qui a ouvert les portes à la compagnie. Depuis, chaque intervention se prépare avec soin. « Nous n’avons pas besoin de connaître les pathologies, mais quelques repères suffisent », explique Claire. « Savoir qu’un adolescent n’est pas bien ou qu’un bébé vit une situation difficile nous permet d’entrer dans la chambre avec la bonne attitude. »
Clown et violon, une alchimie qui bouleverse et qui allège
Dans les chambres et les couloirs, le clown et le violon bouleversent les codes. « La musique crée un espace sensible, rempli d’émotions. Le clown apporte une poésie décalée, qui brise les hiérarchies : il n’y a plus de patients, ni de médecins, juste des personnes qui partagent une émotion, un moment fort », explique Claire Petit.
Cette présence touche au plus intime. « Il suffit parfois d’un accord de violon, et les mamans pleurent. Mais après, elles nous disent : Merci, ça va mieux. Ce sont des larmes qui libèrent », ajoute Sandra.
Des souvenirs partagés et gravés
Certaines rencontres marquent pour toujours. Comme ces bébés nés sous le secret, sans parents pour les accompagner, auprès desquels les artistes restent plus longtemps. « L’équipe de Moulins tient même un carnet-souvenir pour ces enfants. Savoir que nos prénoms y figurent est très émouvant », raconte Claire.
Un autre souvenir fort : celui d’un enfant polyhandicapé qui, au fil des visites, s’est mis à réclamer la présence des artistes. « Il frappait des mains en nous voyant. Petit à petit, ses parents se sont ouverts, et même son père, très réservé au départ, a fini par sourire et nous demander de revenir », se souvient la comédienne.
Une complicité avec les soignants
La présence des artistes facilite aussi le travail médical. « Avec le violon ou le clown, une prise de sang se fait plus facilement. Les équipes nous appellent même parfois pour accompagner des soins compliqués », souligne Sandra. La confiance s’est construite peu à peu : « Les soignants ont vu que nous respections leur travail et savions nous effacer. Il est même arrivé, alors que nous étions dans une chambre, qu’un médecin frappe à la porte, ouvre et dise en nous voyant : Oh je repasse après.
Aujourd’hui, nous sommes intégrées pleinement à la vie du service », ajoute Claire.
Laisser une trace, offrir une respiration
Chaque intervention laisse une empreinte. Les enfants repartent avec un petit maracas en forme d’œuf, symbole de ce moment coloré au cœur de l’hospitalisation. Mais la trace est aussi artistique : un minithéâtre d’ombres, conçu pour l’espace réduit d’une chambre, qui touche autant les enfants que leurs parents. « Certains ne sont jamais allés dans une salle de spectacle. Pour eux, c’est une découverte inattendue, un moment privilégié », souligne Claire.
Un appel à dons pour poursuivre
Soutenu à ses débuts par le dispositif Culture et Santé, le projet repose désormais sur la générosité du public. « Depuis un an, nous recevons des dons. Cela nous permet de poursuivre nos rendez-vous à Moulins et de démarrer à Vichy. Notre première intervention dans le service pédiatrique aura lieu le 30 octobre », annoncent les deux artistes.
Actuellement présentes une fois par mois, elles espèrent pouvoir augmenter cette fréquence.
« Il y a beaucoup de bénévoles qui interviennent à l’hôpital, et c’est bien évidemment indispensable et formidable : il faut encourager ces initiatives. Mais c’est aussi essentiel que des artistes professionnels soient présents dans ces lieux, pour partager leur savoir-faire et offrir une véritable expérience artistique. C’est notre métier, et c’est ce qui donne à ces rendez-vous toute leur force », insistent-elles.
🎻 Un projet artistique professionnel au service de l’humain, qui transforme l’hôpital en un espace où l’émotion, le rire et la poésie redonnent souffle et énergie.
✨ Un don, c’est un rendez-vous de plus : un sourire d’enfant, une larme libérée, une bulle de poésie et de musique au cœur de l’hôpital.
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